La pollution plastique à Madagascar

La gestion des déchets pose un sérieux problème au développement durable de Madagascar. Les déchets en plastique jouent un rôle important dans cette prolifération : 10% des déchets produits sur l’île sont en effet en plastique. Comme dans le reste du monde, l’utilisation abusive de plastique à usage unique comme les sacs, les pailles ou les emballages alimentaires, menacent directement l’environnement et la santé publique. Le recyclage étant encore loin d’être la norme sur l’île, la plupart de ces déchets plastiques se retrouvent directement dans la nature ou dans les océans, ce qui a des conséquences directes, rapides et néfastes sur la biodiversité exceptionnelle mais fragile de l’île.

Intérêt du plastique

Le plastique est un matériau très utilisé, en raison de sa versatilité et de son faible coût de revient, ce qui explique sa grande popularité dans tous les domaines de l’industrie, notamment agroalimentaire. Cependant, il est très difficilement dégradable ; lorsqu’il n’est pas traité, après son utilisation qui est souvent unique, il peut entraîner des pollutions irréversibles dans les environnements où il est rejeté. La pollution de plastique peut prendre différentes formes : la plus visible est l’amoncellement de déchets, qui voyagent au gré des vents et des cours d’eau, entraînant avec eux la pollution de ces mêmes cours d’eau ; une pollution plus difficilement distinguable à l’œil nu est celle issue des microplastiques, qui sont en réalité des fragments de déchets en cours de dégradation ; enfin, les microbilles de plastique, relativement nouvelles, sont principalement issues des cosmétiques. Moins facilement détectables, elles sont cependant tout aussi nocives sur l’environnement.

DiQEl8iVMAAuDdq

La pollution marine

Environ huit millions de tonnes de déchets en plastique sont tous les ans déversés dans les océans. Pour une île comme Madagascar, les conséquences peuvent être dramatiques. En effet, l’île, dont la biodiversité est exceptionnelle, voit ses oiseaux et ses poissons pâtir de ces déchets, qu’ils ingèrent le plus souvent en mer, lorsqu’ils ne sont pas étranglés par des résidus dans l’eau. Il est estimé qu’environ 40% des oiseaux marins ont déjà avalé du plastique ; au total, plus de 250 espèces sont menacées à court terme avec pour unique cause la pollution plastique.

plastic-pollution-coastal-shutterstock

Des réglementations pour réduire la pollution

En 2017, Madagascar a décidé d’agir pour réduire le volume de ses déchets plastiques. Le recyclage étant coûteux et parfois compliqué à mettre en place, l’île a préféré prendre des mesures en amont afin d’éviter la production-même de déchets. Ainsi, sont interdits la production, mais aussi l’importation, la commercialisation et le stock de produits en plastique d’une épaisseur inférieure à 50 microns, soit communément des sacs et sachets à usage unique. Les infractions existent, mais les amendes et rappels à l’ordre commencent à porter leurs fruits. Le ministère de l’Environnement, de l’Ecologie et des Forêts réfléchit cependant à étendre cette interdiction, conscient que les sacs en plastique ne sont pas les seuls contributeurs à la pollution, mais bien tous les objets et contenants en plastique à usage unique.

Réduire la dépendance à ces contenants en plastique est crucial mais ne pourra se faire qu’à la condition que les gouvernements, les populations et les industries œuvrent ensemble dans la même direction.