L’impact du réchauffement climatique à Madagascar

Le réchauffement climatique, qui s’est accéléré ces dernières années, touche désormais la totalité du globe. L’île de Madagascar, dont la biodiversité exceptionnelle la rend très fragile, n’est pas épargnée et les conséquences néfastes sont nombreuses. Pourtant, le pays, plutôt faiblement industrialisé, ne produit que 0,08% des émissions de gaz à effet de serre. Ceux-ci sont principalement émis par les secteurs du transport, de l’industrie et de l’énergie. Le seuil critique a été fixé à une augmentation d’1,5 degré Celsius : au-delà, l’île ne sera plus capable d’absorber les émissions de gaz à effet de serre, et les conditions de vie à Madagascar risquent de se compliquer.

Les catastrophes naturelles

L’une des conséquences du réchauffement climatique est la multiplication et l’aggravation des catastrophes naturelles. Le nombre de cyclones violents (catégories 4 et 5) a plus que doublé en quinze ans, et ils touchent désormais plus de zones de l’île qu’auparavant. Les feux de forêt sont également en hausse ; ils ne font qu’aggraver le phénomène de déforestation, de grande ampleur à Madagascar, et qui pourrait encore empirer d’ici 2050. La faune et la flore de l’île sont très sensibles aux dérèglements climatiques de cet acabit ; en effet, la forêt reste l’habitat naturel d’un grand nombre d’espèces, dont les lémuriens, véritables petites mascottes de l’île qui sont très sensibles aux dégradations de leur environnement.

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Les changements climatiques

Ce réchauffement induit aussi des changements de climat ; pour les populations de l’île, qui cultivent les terres, ces changements signifient le plus souvent des pertes concrètes de revenus agricoles. La saison des pluies a tendance à nettement se décaler ; ainsi, les rizières, par exemple, sont plus difficilement irriguées, les récoltes se font plus tardivement et c’est tout le calendrier cultural qui en pâtit. Les maladies se répandent plus facilement, notamment les maladies aviaires, ce qui touche également à une source de revenus non-négligeable. Enfin, la dégradation des sols entraîne une pollution maritime, ce qui a des conséquences négatives sur le volume et la qualité des poissons. L’élévation du niveau de la mer est également une donnée préoccupante. Elle implique en effet une érosion plus rapide et plus importante des sols, et grignote des terres arables qui seraient normalement cultivées par l’homme.

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La reforestation

Des actions se multiplient afin d’enrayer localement ce phénomène et limiter les conséquences dramatiques du dérèglement climatique. De grandes campagnes de reforestation sont menées, mais elles prennent du temps et n’arrivent pas à compenser la déforestation qui s’opère par ailleurs. Ces actions sont pourtant cruciales, car elles permettent d’absorber les émissions de gaz à effet de serre produites, et ainsi d’éviter au climat d’augmenter jusqu’au seuil critique des 1,5 degrés. Des campagnes de sensibilisation et d’information de la population ont également été lancées. Parmi elles, on voit fleurir des initiatives concrètes : dans certaines régions, qui commencent à être touchées par la sécheresse, ont été mises en place des stratégies de rétention d’eau afin d’anticiper les besoins en saison sèche.

L’île de Madagascar est aujourd’hui consciente de la criticité de sa situation, tant au niveau de la préservation de sa biodiversité que des menaces pesant sur sa sécurité alimentaire (nourriture et eau douce) et sa santé publique (pollution de l’air et des sols).

D48MP7 Young Thai people in mission for planting new trees for mangrove reforestation in Satun, South Thailand